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Pourquoi l’espèce humaine est la principale menace pour son propre écosystème?

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La Grande Accélération : un phénomène destructeur pour l’environnement

Depuis quelques siècles, une augmentation de l’intensité des activités humaines a été observée, appelée la Grande Accélération. Cela conduit à la dévastation des enveloppes terrestres qui constituent l’environnement pour les êtres humains, les animaux et les plantes. L’anthropologie de la nature nous éclaire sur cette situation en se concentrant simultanément sur les êtres humains et ce qu’ils dépassent en eux-mêmes et sur la nature, caractérisée dans la pensée européenne moderne par l’absence d’humain. Le naturalisme, qui marque cette séparation entre humain et non-humain, trouve son origine au 16ème siècle.

Une évolution du rapport entre droits humains et droits non-humains

Dès le 17ème siècle, les Européens ont commencé à distinguer les droits humains des droits non-humains. Cette pensée naturaliste a mené à l’idée que grâce au progrès technologique, il serait possible d’avoir une croissance infinie de leurs richesses en exploitant la Terre. Les grands penseurs du 19ème siècle, tels que Marx, n’ont pas réalisé que lier l’émancipation humaine à l’amélioration du bien-être impliquait de soumettre la Terre à une exploitation dévastatrice de ses ressources.

Terre

Des inégalités dans l’impact sur l’environnement

Il est important de souligner que tous les êtres humains n’ont pas le même impact sur l’environnement. Le naturalisme s’est étendu aux autres continents au 20ème siècle, et selon une étude d’Oxfam en 2015 :

  • Seuls 10% des individus les plus riches émettaient 50% des gaz à effet de serre.
  • Les 50% les plus pauvres n’émettaient que 10% de ces gaz.

Par ailleurs, la consommation de viande, qui a de nombreux impacts sur le climat et la biodiversité, varie considérablement entre les pays : elle se situe en moyenne à 2 kg par an et par personne en Inde, tandis qu’elle atteint 100 kg aux États-Unis.

La prise de conscience du lien entre destinée humaine et non-humaine

Au cours du 21ème siècle, de plus en plus de voix s’élèvent pour exprimer la connexion entre le destin de l’humanité et celui de tous les autres êtres non-humains qui doivent être pris en compte. Les peuples autochtones, y compris ceux de l’Amazonie, sont de plus en plus reconnus comme sources de savoir et d’inspiration par des organisations internationales telles que le GIEC ou le WWF. Associés à leurs territoires, ces peuples perçoivent intimement l’interdépendance des destins humains et non-humains.

Réorienter notre relation à la nature

Pour lutter contre la destruction de l’environnement, il est essentiel de :

  • Repenser notre rapport à la nature en sortant du naturalisme qui sépare les humains des non-humains.
  • Développer une approche globale prenant en compte l’interdépendance des êtres vivants.
  • Faire évoluer notre système économique vers un modèle plus respectueux des ressources terrestres.

Conclusion : un défi pour les générations futures

En définitive, la destruction de l’environnement humain n’est pas intrinsèquement liée à l’ensemble de l’espèce humaine, mais plutôt à une succession unique de phénomènes initiés depuis quelques siècles parmi les Européens avec le naturalisme. Ce système de pensée a permis le déploiement mondial et aveugle du capitalisme et l’exploitation de la Terre. Il est essentiel de prendre conscience des limites de cette approche et d’agir pour protéger notre environnement et ses habitants, qu’ils soient humains ou non-humains, afin de préserver les conditions nécessaires à notre survie commune et au bien-être des générations futures.

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