Climatisation : Fait-elle vraiment grimper la température extérieure de 2˚C ?

Augmentation des températures en ville due à la climatisation

Dans une interview sur France Culture le 23 août 2023, la députée LFI Mathilde Panot a mis en lumière les dangers potentiels de la climatisation pour l’environnement. Selon elle, l’utilisation des climatiseurs pourrait augmenter la température dans les villes de 2˚C. Une étude menée en Île-de-France par des chercheurs du Centre International de Recherche sur l’Environnement et le Développement et du Centre National de Recherches Météorologiques, publiée en juillet 2020 dans la revue Environmental Research Letters, estime cette augmentation potentielle de température à 2,4˚C.

Consommation d’énergie et émissions de gaz à effet de serre accrues

Une autre préoccupation réside dans le fait qu’entre aujourd’hui et 2050, les technologies de refroidissement, dont les climatiseurs, devraient être le principal contributeur à la croissance de la demande énergétique. En effet, selon l’Agence Internationale de l’Energie, la pénétration de la climatisation en Europe est passée de 10% en 2000 à 19% en 2022.

Dans la région parisienne, lors des épisodes caniculaires, la consommation d’énergie supplémentaire est importante, s’élevant à 105 GWh par jour, soit une augmentation de 81% par rapport à la consommation moyenne quotidienne d’électricité pour les bureaux et les logements.

Quelques chiffres sur la consommation énergétique des climatiseurs :

• Pénétration de la climatisation en Europe en 2000 : 10%
• Pénétration de la climatisation en Europe en 2022 : 19%
• Consommation d’énergie supplémentaire lors des canicules en Île-de-France : 105 GWh par jour (augmentation de 81%)

La nécessité de repenser notre utilisation de la climatisation

Afin de limiter l’impact négatif de la climatisation sur l’environnement, il est essentiel de repenser notre utilisation des climatiseurs et de promouvoir des alternatives. Parmi les solutions envisageables, on peut citer :

L’amélioration de l’isolation thermique des bâtiments

En améliorant l’isolation des bâtiments, il est possible de réduire significativement les besoins en climatisation. En effet, un bâtiment bien isolé conserve la fraîcheur en été et limite les déperditions de chaleur en hiver. Cela permet de réduire la consommation énergétique globale et donc les émissions de gaz à effet de serre.

Les systèmes de refroidissement naturels et passifs

Il existe également des solutions de refroidissement naturel et passif, comme la ventilation naturelle ou les puits canadiens. Ces systèmes utilisent les lois de la thermodynamique pour rafraîchir les espaces intérieurs sans recourir à des climatiseurs énergivores.

Les technologies de refroidissement plus respectueuses de l’environnement

Certains appareils de climatisation fonctionnent grâce à l’énergie solaire, ce qui permet de réduire leur empreinte carbone. D’autres systèmes, tels que les pompes à chaleur réversibles, sont également moins nocifs pour l’environnement.

Promouvoir une utilisation responsable de la climatisation

Au-delà des alternatives à la climatisation, il est nécessaire d’adopter des gestes simples pour minimiser notre consommation énergétique :

• Régler la température du climatiseur à un niveau raisonnable (autour de 25˚C en été) pour éviter une surconsommation d’énergie.
• Favoriser la ventilation nocturne pour rafraîchir les pièces sans utiliser la climatisation.
• Fermer les volets ou les stores pendant la journée, lorsque le soleil tape fort sur les vitres, afin de préserver la fraîcheur à l’intérieur.

En somme, la climatisation représente un danger insoupçonné pour l’environnement, autant par son impact sur les températures urbaines que par sa consommation énergétique et ses émissions de gaz à effet de serre. Il est impératif d’envisager des alternatives durables et de promouvoir une utilisation responsable de ces technologies pour préserver notre planète.